Sur l'œuvre de 

Guillaume Caron

La peinture et le dessin - depuis les grottes de Lascaux jusqu'à aujourd'hui - ont toujours été des outils de recherche. L'apposition de marques sur une surface a le double effet de projeter ce qui se trouve à l'intérieur du conscient et de l'inconscient, tout en fournissant à l'esprit des informations sur notre environnement. La peinture peut nous aider à comprendre nos émotions et à communiquer aux autres ce que nous ressentons. Les artistes entraînent leurs yeux à voir réellement les objets qu'ils observent et s'exercent à traduire ce stimulus en une illusion bidimensionnelle. Il y a trente mille ans, les artistes observaient avec beaucoup d'attention les animaux qui leur permettaient de vivre et, lorsqu'ils ne pouvaient pas observer leurs sujets, ils traduisaient ces données en de sublimes représentations des créatures qu'ils vénéraient.

Les peintres contemporains ne sont pas différents. Les artistes sont influencés par leur environnement et étudient les objets qui les intéressent. De la même manière que le peintre des cavernes exprime son admiration pour son sujet, les artistes d'aujourd'hui insufflent de puissantes émotions dans leurs œuvres. Dans la société complexe d'aujourd'hui, les artistes expriment une grande variété de sentiments émotionnels en utilisant une sélection illimitée de sujets, qu'il s'agisse de leur propre énergie émotionnelle ou de l'assemblage d'objets rendus et de la narration qui en résulte. Guillaume Caron, peintre contemporain, projette avant tout son expérience intérieure sur la toile. Ses œuvres sont fortement influencées par ses propres expériences périlleuses de la vie dans la forêt amazonienne.

Grâce à un travail continu et ininterrompu, Caron crée une cascade ininterrompue de réponses qui mènent à des conclusions inattendues. L'artiste a décrit son processus dans le passé comme « trébuchant volontairement pour le plaisir de se rattraper ». Lorsque les artistes sont dans un état de flux - ils travaillent continuellement - les forces de la nature conspirent pour les aider. C'est l'expérience de l'assistance divine qui ramène tant d'artistes dans leur atelier, encore et encore. Cette communion avec la muse semble être au cœur du travail de Caron. En conséquence, ses peintures sont toujours fraîches, surprenantes et profondément affectées par ce que l'on appelle « l'heureux accident ». Les accidents heureux ne sont rien d'autre qu'une réinterprétation stérile, moderne et sans magie de la Muse. Cependant, les peintures de Caron ne sont rien de moins que de la magie pure.

Pour reprendre les mots de Caron :

A l’image de nos vies, les événements se superposent, laissant transparaître la forme et la couleur retenus pour raconter l’histoire. Le geste chorégraphié contrarié par l’accident agréable donne le mouvement à la danse et se prépare à accueillir les teintes venues habiller la cérémonie.

Les formes et les couleurs vont se superposer et se révéler dans un ensemble.

Et comme un totem vu du ciel, ils paraîtront l’un dans l’autre réconciliés pour le bouquet final.