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Guillaume Caron

L'œuvre de Guillaume possède des qualités étrangères que les amateurs d'art européens et nord-américains pourraient associer aux peintures de Paul Gauguin ou de Howard Hodgkin. L'artiste a passé près de vingt ans dans la forêt amazonienne. Cette expérience a eu une influence considérable sur la philosophie et la pratique artistique de Guillaume. Ses peintures partagent un langage commun écrit dans une ligne noire et austère. Ses couleurs sont aussi audacieuses que celles d'un ara ou d'un perroquet. Parfois, ses œuvres sont dorées à l'or fin, comme celles des Aztèques. Les peintures de Guillaume sont une succession de couches de couleurs et de lignes, d'ajouts et de retraits, un peu comme la multitude de feuillages et de feuilles, les cycles de mort et de renaissance, que l'on peut s'attendre à trouver dans la jungle.

Origine
France
Medium
Peinture

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Trébucher volontairement
pour le plaisir de se rattraper

C’est le sens donné à la présentation de mes derniers travaux qui, dans le prolongement d’une démarche intuitive, viennent avec plus de liberté souligner l’importance de la faculté d’adaptation que nous met en démonstration la nature.

Après près de vingt années d’études, d’observations et de projets artistiques en forêt amazonienne, la volonté de faire de mon travail pictural une approche abstraite et intuitive est devenue une évidence. Si la figuration rend compte d’une image figée, l’abstraction donne son vrai relief aux choses, celui de laisser à chacun l’opportunité de créer son environnement.

La souplesse picturale peut être comparée à l’évolution naturelle, on avance un trait comme coule un ruisseau, puis une tache vient perturber la course de ce trait comme une pierre disperse le cours d’eau. La façon avec laquelle l’eau va récupérer l’accident provoqué par la pierre est une démonstration d’immense adaptation car l’eau poursuivra son chemin. Ici, la peinture va être abordée avec cette même logique d’adaptation, et par la suite provoquer l’accident deviendra le jeu permettant d’entretenir une naïveté picturale, une fraîcheur dans la composition. Cultiver cette force de passer outre les obstacles pour ne pas se détourner de l’essentiel, comme Picasso le disait : "Quand je n’ai plus de bleu je prends du rouge". Savoir mettre le cérébral en pause pour laisser la place à l’intuitif "je ne cherche pas, je trouve". Se nourrir d’une sincérité picturale, donner au trait une liberté innocente qui fera de sa présence une force.

Le travail à l’aveugle impose l’accident car il libère le trait de la maîtrise visuelle. Il permet un travail sur le souvenir donc sur une base figurative non figée, on pourra ainsi peindre non pas une vue de la forêt mais plus librement une balade dans la forêt, tout comme un nu deviendrait une histoire d’amour.

Cet apprentissage de l’environnement laisse apparaître au niveau de la forme une écriture sans re- présentation, une gestuelle empreinte de mouvements observés, sans rapports temporels ni échelles, l’illustration de souvenirs retenus. Ainsi ces compositions conjuguent teintes et parfums, rythmes bruyants et vides de sons, solides opacités et transparences liquides, tranches nettes et contours flous… aborder un sujet par l’abstraction et lui éviter l’évidence figée. Dans les sujets abordés les couleurs vives et contrastées sont directement issues de mon attachement aux tropiques. Les traces laissées par les adhésifs marquent une présence nette d’existence dans l’histoire racontée, comme les traces de mains laissées par les hommes dans les cavernes pour valider leur présence à travers les scènes illustrées.

Les compositions sont travaillées à bords perdus qui, à l’inverse d’une composition centrée, présente une partie d’une œuvre sans limites, laissant à chacun la possibilité de s’approprier une histoire en périphérie.